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TONY KUSHNER ANGELS IN AMERICA

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TONY KUSHNER ANGELS IN AMERICA
Origine : France
Langue : FRENCH
Taille : 2.2 Go
Genre : Action​

Le réalisateur s’attaque à l’ambitieuse saga écolo-existentielle du dramaturge américain Tony Kushner. Dominique Blanc y est aussi éblouissante. "Œuvre monstre. Œuvre monde. Qu’on a déjà vue en intégralité — près de sept heures ! — au Festival d’Avignon 1994 dans une trépidante mise en scène de Brigitte Jaques-Wajeman. Puis en série télévisée, dès 2003 sur la chaîne américaine HBO, dans une adaptation de Mike Nichols. Puis en 2004 au Châtelet, où la musique de Péter Eötvös se cognait à l’ambitieuse fresque politico-mystico-historico-sociétale du dramaturge américain Tony Kushner. Son dynamique découpage en scènes courtes, son caractère hybride alliant Shakespeare à Brecht, la comédie musicale à la tragédie, les fantômes aux anges, et les personnages historiques aux anonymes morts du sida, permettent à l’œuvre caméléon tous les formats possibles. Depuis sa création, à San Francisco en 1991, Angels in America, aujourd’hui finement traduit par Pierre Laville pour la Comédie-Française, ne cesse de fasciner les créateurs. Jusqu’au cinéaste Arnaud Desplechin, qui s’est pris de passion pour cette saga en quarante-quatre changements de tableaux sur fond de crise écolo-existentielle. Il y a intelligemment concentré sur l’intime les prétentions visionnaires. Tandis que s’agite en sordide maître de cérémonie un avocat machiavélique et corrompu, l’authentique Roy Cohn, juif, homosexuel et pourtant antisémite et homophobe (Michel Vuillermoz, plus farcesque hélas que terrifiant), on y suit le destin de deux couples. L’un, homosexuel, où l’amant, Prior (Clément Hervieu-Léger, remarquable de sensibilité) est victime de ce qu’on appelait alors le cancer gay et se fait larguer par son compagnon. L’autre, mormon, où le mari (admirable Christophe Montenez, tout de fragilité ambiguë) se révèle homo et l’épouse, victime d’hallucinations. Autant d’individus paumés dans un maelström où coexistent gaillardement non seulement une épidémie mortelle taxée alors de punition divine, mais la ruine des idéologies qui laisse le monde orphelin de toutes ses croyances et certitudes. Et Kushner brasse sida, chute du mur de Berlin, fin du communisme autour de personnages hauts en couleur, extravagances, souffrances et folies. Du fantôme d’Ethel Rosenberg, passée à la chaise électrique avec son mari pour espionnage en 1953, à quelques anges un peu perdus. Au risque de virer parfois au gloubi-boulga où ne se dit finalement que le désordre des êtres et des choses, sa liberté, son insolence d’écriture étonnent. Détonnent. Mais ce n’est pas tant cette maestria désinvolte qui séduit dans ce spectacle où la contemporanéité trop volontariste du texte le démode justement parfois, où son côté cinématographique et série télé a été trop copié. Bouleverse ici cet art de faire théâtre avec des rideaux, quelques images et des accessoires que transportent parfois les comédiens eux-mêmes. Bouleverse cette magie de ressusciter les morts sur un plateau où les comédiens conversent avec les fantômes et nous font traverser en quelques secondes les frontières de la planète et de l’au-delà. Bouleverse cette virtuosité des acteurs à endosser avec la même vérité tant de personnages à la fois : Dominique Blanc est aussi éblouissante en vieux rabbin, mère mormonne qu’en bolchevik et en ange. Bouleverse la cérémonie théâtrale à laquelle invitent Desplechin et la Comédie-Française. Tout y devient possible."

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